En Afrique du Sud, la guerre totale contre le braconnage

Dalia Hamam Dimanche 16 Septembre 2018-14:00:52 Bonjour l'Afrique
La carcasse d'un rhinocéros blanc abattu par des braconniers dans le parc national Kruger, en Afrique du Sud, le 21 août 2018.
La carcasse d'un rhinocéros blanc abattu par des braconniers dans le parc national Kruger, en Afrique du Sud, le 21 août 2018.

La carcasse éventrée gît sur une colline, dévorée par les insectes. C'est un rhinocéros blanc, une femelle de 18 ans délestée de ses précieuses cornes, énième victime des braconniers à qui les "rangers" du parc sud-africain du Kruger ont déclaré la guerre, rapporte l’AFP. Penché sur la dépouille de la victime malgré les effluves nauséabondes qui s'en échappent, Frik Rossouw énumère les maigres conclusions de l'examen de la scène de crime.

"Nous avons trouvé une douille de calibre .458 et il semble qu'il y ait aussi une balle à l'intérieur de la carcasse. A part ça, rien", lâche le détective du département des parcs nationaux d'Afrique du Sud (SanPark). "Comme vous le constatez, les hyènes et les vautours ont déjà fait le ménage".

Ses collègues ont retrouvé non loin de là le petit auquel la femelle a donné naissance il y a dix mois seulement. Ils l'ont aussitôt mis en sécurité dans une zone protégée. "Il était si petit qu'on a pu l'installer sur le siège arrière de l'hélicoptère", explique Frik Rossouw. Chaque année, des milliers de rhinocéros sont abattus de la sorte en Afrique pour leurs cornes. Très prisées en Chine et au Vietnam pour leurs prétendues vertus médicinales ou aphrodisiaques, elles s'échangent jusqu'à 55.000 euros le kilo. Cette traque sans merci menace aujourd'hui l'espèce d'extinction. Il reste 5.000 spécimens de rhinocéros noirs sur le continent, dont 1.900 en Afrique du Sud. Le pays en abrite aussi 20.000 spécimens blancs, soit 80% de la population mondiale.

 

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